Anne-Marie Wolfsohn, candidate indépendante

Dans le cadre des prochaines élections législatives de juin 2012, nous avons rencontré Anne-Marie Wolfsohn, qui se porte candidate pour la 3eme circonscription des Français de l’étranger d’Europe du Nord.

C’est dans le bar d’un bel hôtel de Russel Square que l’on a retrouvé Anne-Marie Wolfsohn. Devant un thé noir, la candidate indépendante à ces législatives d’un nouveau genre, a présenté son parcours personnel et politique qui l’ont poussé à devenir candidate.

Avocate de 47 ans, Anne-Marie Wolfsohn est une femme énergique et spontanée, la langue de bois, c’est pas son genre. Elle est franche et directe.

« Je veux faire de la politique pour changer les choses ! » s’exclame-elle quand on lui pose la question des raisons qui l’ont poussé à se porter candidate.

Elle vit à Paris avec son mari et sa fille de 8 ans mais elle travaille entre Londres et la capitale française. Ne pas vivre à Londres ou dans un autre pays de la circonscription n’est pas, pour elle, un obstacle :

« Je passe quelques jours par semaine à Londres pour mon travail et j’ai vécu à Londres pendant des années. Vivre à Paris, c’est important car on est près de l’assemblée nationale ou tout se décide quand on est député. »

Après de brillantes études de droit à la Sorbonne, elle entre chez Clifford and Chance et s’installe à Londres de 2000 à 2002. Elle poursuit une belle carrière dans de prestigieux cabinets d’avocat, se spécialise dans l’aéronautique, rencontre son mari qui est à la fois sud africain et anglais. Elle se marie à Londres et revient vivre en France.

« Je connais bien les difficultés que rencontrent les français qui reviennent vivre en France après un parcours à l’étranger, car je l’ai moi-même vecu. M’étant mariée en Grande Bretagne, je me suis confrontée aux problèmes de régimes matrimoniaux entre les deux pays. »

Anne-Marie Wolfsohn a réfléchi à ce qu’elle pourrait amener comme idées neuves au débat politique et surtout quelles réponses apportées aux difficultés des expatries français :

« Je veux créer un centre d’affaire français à Londres pour permettre aux entrepreneurs français d’améliorer leur réseau d’affaire mais aussi obtenir de l’aide juridique, par exemple. »

D’après elle, ce centre d’affaire permettrait de créer un lien fort entre tous les entrepreneurs français travaillant dans les autres pays de la circonscription.

L’autre idée de la candidate porte sur l’emploi et l’innovation. Pourquoi ne pas demander aux français de créer des emplois en investissant leurs économies dans un projet qui leur tient a cœur ?

« Souvent quand on se retrouve au chômage on se sent un peu inutile, alors je propose que ces personnes investissent dans un projet, tels qu’il soit, un film, une PME. En investissant, ils peuvent obtenir un retour sur investissement bien sur mais aussi participer à la création d’emploi. »

Anne marie Wolfsohn envisage de trouver des solutions pragmatiques, loin des querelles politiques partisanes, c’est pour cela qu’elle se présente sans étiquette.

« J’ai eu envie de faire de la politique à 8 ans, après avoir vu Simone Veil à la télévision. Je connais la difficulté que rencontrent les femmes dans le monde du travail, il est difficile de monter les échelons. Il faut que cela change ! »

Après avoir milité dans sa jeunesse dans un parti de gauche, Anne-Marie Wolshon semble avoir été déçu des luttes de pouvoir interne et préfère rester indépendante.

« En ce qui concerne ce projet de loi qui imposerait les française de l’étranger, je suis tout à fait contre. Les deux grands partis français, UMP et PS, ont tout deux faits des propositions en ce sens, même si aujourd’hui leurs candidats, se disent contre. Je suis certaine que si ces candidats sont élus, ils vont faire passer cette loi. »

Autre sujet qui tient à cœur à la candidate, les problèmes de places dans les écoles françaises de cette circonscription. Pour régler le problème, là encore, c’est le pragmatisme qui l’emporte :

« Je veux demander aux grandes entreprises d’aider à financer nos écoles de l’étranger. Je me suis déjà renseignée, ils ont l’argent et seraient prêts à le faire. »

Sur les questions de bi-nationalité chères aux expatriés, Anne-Marie Wolfsohn, pense qu’il faut voir plus loin :

« Les questions de nationalités deviennent obsolètes lorsqu’on vit en Europe. Bientôt on sera d’abord européen puis français, anglais ou allemand. »

Ayant beaucoup travaillée avec les pays scandinaves et les pays baltes, la candidate est une européenne convaincue :

« J’ai participé à une mission aux pays baltes en 1994 avec le ministère des affaires étrangères. J’ai enseigné là bas et appris beaucoup en retour. J’ai été impressionnée par leur volonté et leur force de travail. »
Une expérience inoubliable.

Motivée et combattive, la candidate compte bien remporter cette élection législative et défendre les intérêts des français de l’étranger dont elle admire le courage :

« La France est devenue un concept plus qu’un pays. On oublie souvent que l’on nous aime pour notre culture, notre mode de vie. Il faut aller au delà de l’héritage des droits de l’homme et apporter du neuf. »