On a rencontré Virginie Lacour, une artiste française installée à Londres qui prépare un album et sera en concert le 24 avril au MAP Studio Cafe. Entretien.
Un album en préparation et un concert à venir le 24 avril font de 2016 une année chargée pour Virginie Lacour. Installée à Londres depuis les années 80, avec quelques temps de pause où elle a vécu en Turquie, Virginie n’a jamais abandonné sa passion de la musique.
« Quand j’ai débarqué à Londres dans les années 80, c’était le paradis ! On pouvait aller voir des concerts pour £3. A Paris, alors que j’étais étudiante, le milieu de la musique était très fermé et les concerts beaucoup trop chers. Londres fut une révélation pour moi. C’est à ce moment que j’ai décidé de venir m’y installer et de créer mon groupe. »
se souvient Virginie, qui crée alors Piano Di Lavoro avec Alex et Gabriel Keen.
Ce groupe de jazz expérimental a écumé les scènes londoniennes proposant une musique free jazz avec des compositions originales et des chansons composées par Virginie, à la guitare et au chant.
« On a fait beaucoup de concerts à cette époque. On a joué au foyer du Barbican, dans des festivals et dans des clubs d’Hoxton. Puis en 1991, le groupe s’est un peu éparpillé. En 1994, j’ai crée un nouveau groupe, Bâton Rouge, un peu plus traditionnel. »
explique Virginie, qui a du faire une pause pour élever ses enfants.
Aujourd’hui, Virginie revient sur le devant de la scène avec son groupe, Laughing with the raindrops, composé de Jon Desbrulais, Alex Keen, Gabriel Keen, Makeda Carbon et Dereck Nash en invité spécial. La formation musicale s’inspire du jazz, de la soul et prépare un album avec les compositions originales de Virginie.
« Avant il était plus difficile de faire de la musique. Il fallait une maison de disque ou un label pour sortir un album et organiser des concerts. Avec Internet, on peut auto produire sa musique et la partager plus facilement. »
confie Virginie, qui a pris du temps à renouer avec ses premières amours, la musique et l’écriture.
Avec « That Angolan Guy », le premier single de son futur album, Virginie renoue avec la musique soul et l’écriture. Une libération après des années de silence.
« La chanson raconte les désillusions d’un refugié angolais quand il arrive à Londres. Il se rend compte que ce n’est pas l’eldorado dont il avait rêvé. »
Elle qui définit son univers musical comme un « quiet storm », avoue qu’il y a de bien nombreux musiciens qui ont influencé sa musique, de Stevie Wonder, à Steely Dan, en passant par des artistes français, comme Claude Nougaro ou encore Véronique Sanson.
« Je me souviens que petite j’ai vu Véronique Sanson à la télévision et que cela m’a donné envie de faire de la musique. J’ai d’ailleurs débuté par le piano, puis à 14 ans, je suis passée à la guitare. »
Le 24 avril prochain, Virginie Lacour renoue avec la scène pour un concert qui accompagne le vernissage de l’exposition d’une artiste plasticienne, Cathy Tabbakh.
Dans la set list, de nouveaux morceaux mais aussi quelques reprises qui lui tiennent à cœur, comme « Jardin d’hiver » d’Henri Salvador ou encore « Tu verras » de Claude Nougaro. C’est l’occasion pour le public londonien de découvrir ou redécouvrir la musique et l’univers de Virginie Lacour, en attendant la sortie prochaine de son album.