Londres, ville de la mode et des têtes bien chapeautées ont inspirés Cécile, une jeune française pleine de talent qui lance sa première collection de chapeaux faits mains. Rencontre.
C’est dans son atelier d’Hackney que Cécile nous a reçu, au milieu des feutres, rubans et têtes de bois qui lui servent à créer ses chapeaux, bibis et serre têtes. Son atelier se trouve dans une ancienne chocolaterie et accueille aussi tout un tas d’artistes et créateurs du cru, comme elle.
Cécile a choisi Londres depuis longtemps comme son lieu de vie et de travail. Des études de costumière en France, à l’école de la rue Blanche à Paris suivies d’expériences dans le cinéma et le théâtre, Cécile débarque à Londres en 2008. Elle devient styliste de mode pour plusieurs magazines et show télés et se fait une solide réputation dans le milieu.
Habile de ses mains, elle touche à tout et commence à créer des Head Pieces qu’elle vend au Spitafields Market, le week-end, avec un certain succès. Elle se prend au jeu de la création et commence à imaginer des chapeaux qu’elle crée de toutes pièces, de ses blanches mains.
« Mes chapeaux sont simples et faciles à porter. Ce sont des pièces que je porterai moi-même. Simples, chics mais avec un petit twist de modernité. »
Chapeaux de feutres pour l’hiver, bibis brodés pour sortir ou faits de plumes pour les grandes occasions, les collections de chapeaux de Cécile ne manquent ni de style ni d’originalité. Toujours à la recherche de nouvelles techniques pour agrémenter ses créations, Cécile est partie à Paris étudier la création de fleurs de tissus dans une maison qui fabrique les ornements pour la Haute Couture. Elle y apprend les techniques ancestrales et artisanales de la fabrication de ces fleurs de tissus et s’en inspire pour sa nouvelle collection.
« J’adore apprendre de nouvelles techniques. Lors de ce stage, j’ai appris à créer des fleurs de tissu avec des techniques artisanales. C’est un travail très minutieux. C’est tellement agréable de faire les choses de ses mains. J’adore ! »
explique Cécile, qui rêve aussi d’aller faire un stage de fabrication de panamas en Amérique du sud.
Uniquement vendus en ligne sur son site, cecilemillinery.com, les chapeaux de Cécile sont tous uniques et faits mains. On peut lui demander du sur mesure, si besoin est et dans quelques mois, elle pourrait même se retrouver à vendre une collection de ses chapeaux dans un grand magasin londonien.
« J’ai présenté certains de mes chapeaux à Liberty et j’ai eu un retour très positif. Si je pouvais y vendre mes chapeaux ce serait vraiment une sacrée chance. Je suis très excitée par ce projet. Je croise les doigts ! »
A quelques semaines de la London Fashion Week, Cécile travaille d’arrache pieds dans son atelier pour finir ses commandes qui viennent du monde entier. Elle mise sur le style mais aussi sur la qualité des matériaux qu’elle utilise-qui viennent de fournisseurs britanniques- et sur le fait main.
Passionnée de mode, elle aime le travail de Philip Treacy et de ses créations qui ressemblent plus à des sculptures qu’à des chapeaux, mais pour le moment, elle imagine une collection spéciale pour les mariages.
« Dans les mariages en Angleterre, les femmes portent souvent des chapeaux. C’est une tradition bien anglaise que l’on ne retrouve pas tellement en France. C’est l’occasion pour moi de m’essayer à un nouveau marché. »
Affairée à passer un chapeau de feutre qu’elle vient de finir à la vapeur, on laisse Cécile terminer sa tache de modiste, en attendant de voir ses créations exposées dans les rayons de Liberty. Qui sait ?