L’artiste islandaise est invitée par la Somerset House pour présenter Björk Digital, une exposition de ses œuvres vidéo en réalité virtuelle, du 1er septembre au 23 octobre 2016.
C’est une exposition à faire plutôt tout seul, si on veut, car vous allez passer des moments privilégiés, en tête à tête avec Björk. Comment ? En chaussant un casque de réalité virtuelle et un casque audio, vous voilà transporté dans un autre monde ou sur une plage déserte d’Islande, dans l’univers de la plus connue des islandaises.
Depuis 25 ans, date de sortie de Debut son premier album, Björk se pose en tant que précurseur en termes de musique, mode et arts visuels. Elle a collaboré avec les plus grands vidéastes-Michel Gondry, Stéphane Sednaoui, Nick Knight ou encore Andrew Thomas Huang avec qui elle a fait Black Lake, le premier film vidéo tourné avec une camera 360 degrés dans les crevasses d’un volcan islandais.
C’est avec cette vidéo commissionnée par le Moma que le show de la Somerset House, Björk Digital débute. Deux écrans se font face et déroulent le clip où Björk déambule pieds nus et vêtue d’une création d’Iris Van Herpen dans les sables noirs d’un volcan islandais.
En 2015, l’univers de Björk était déjà au centre d’une autre exposition au Moma de New York, on pouvait y voir ses costumes de scènes et voyager au cœur de son univers singulier, entre nature, musique et technologie.
La technologie est un outil qui lui sert à explorer ses obsessions artistiques. Elle a été la première à travailler avec la boite de mixage à écran tactile-le Lemur- voire même avec un laptop :
« Je me souviens qu’à l’arrivée du laptop je me suis sentie plus libre de travailler sur ma musique, sans avoir à être dans un studio d’enregistrement. Je pouvais travailler sur mes chansons sans avoir besoin que personne n’interfère avec mon processus de création. En tant qu’artiste féminine, ce fut une libération pour moi de pouvoir travailler loin des atmosphères masculines de studio et de pouvoir pleinement m’exprimer, sans filtre. »
explique Björk, lors de la conférence de presse qu’elle a donnée en direct depuis Reykjavik dans les salons de la Somerset House. C’est en effet avec son avatar numérique, personnage digital animé que l’on retrouve dans certains de ses clips, que l’artiste a choisi de s’exprimer. Une nouvelle prouesse technologique à mettre à son répertoire et une première mondiale, nous-dit-on.
C’est avec l’artiste James Merry-qui vit aussi la moitié du temps en Islande- que Björk a récemment étroitement collaboré. Il a crée pour elle une série de masques brodés qu’elle arbore dans ses concerts mais aussi dans Notget réalisé par Warren du Perez et Nick Thornton Jones, la transformant en papillon de nuit venue d’une autre galaxie.
Etrange, onirique et parfois proche de l’extra terrestre, le personnage de Björk fascine. Dans les vidéos en réalité virtuelle de Björk Digital, on est transporté à l’intérieur de la bouche de la chanteuse, (Mouthmantra de Jesse Kanta) ou encore dans son corps fait d’étoiles dans Quicksand de Neri Oxman.
Toujours à la pointe des nouvelles avancées dans le monde du digital, l’exposition revient aussi sur Biophilia, un des derniers projets de l’artiste. Tout d’abord un album, Biophilia c’est aussi un projet d’école de musique imaginée par Björk en Islande mais aussi des applications qui lient musicologie, science et technologie. En 2013, un film sur la tournée du même nom a été réalisé et tourné lors de son concert londonien à Alexandra Palace.
Rare sur scène, Björk sera tout de même en concert à Londres pour deux nouvelles dates en septembre à l’occasion de la sortie de Vulnicura, son dernier album. Les heureux détenteurs de tickets pour le show du Royal Albert Hall (21 septembre) et de l’Eventim Apollo (24 septembre) croisent les doigts pour que la réelle Björk soit sur scène ces deux soirs et non son avatar digital…