Au printemps 2012, Raf Simons présente sa première collection haute couture pour la maison Christian Dior. Dior and I raconte les coulisses de cette première collection dans une des maisons du luxe français les plus connues au monde.
Le 27 mars 2015, on se saurait que vous encouragez à aller vous refugiez dans les salles obscures londoniennes pour voir Dior and I, le dernier film documentaire du réalisateur français, Fréderic Tcheng.
Filmé en 2012, lors de l’arrivée de Raf Simons comme directeur artistique de Christian Dior, le film s’immisce dans les ateliers de couture, mais aussi dans le studio du grand couturier. Du stress, des dentelles et des larmes plus tard, le défilé donne vie à cette collection haute couture, dans les salons aux murs fleuris d’un hôtel particulier parisien.
Raf Simons a débuté sa carrière de couturier en 1995 après avoir assister à un défilé de Martin Margella, un autre designer belge, tout comme lui. Après avoir fait ses armes chez Jil Sander où il a su imposer son style minimaliste, mais aussi avec sa propre griffe, Raf by Raf Simons, il entre chez Dior après la mise à pieds de John Galliano.
Son arrivée chez Dior fera couler beaucoup d’encre et sa première collection de haute couture sera très attendue.
Dior and I est aussi un double portrait, à la fois de Christian Dior et du designer qui porte désormais sa marque, Raf Simons. La voix off d’Omar Berrado (lisant les mémoires du couturier) ponctue le film qui suit les longues heures de travail que demande la conception d’une collection.
Des petites mains des ateliers en passant par les collaborateurs de Simons qui carburent au Coca Zero, la camera de Fréderic Tcheng est partout. Il a réussi la prouesse de mettre le spectateur au beau milieu des confidences des protagonistes de chez Dior, des couturières aux dirigeants de la grande maison.
Ce Français installé à New York, est un habitué de la mode et de son univers impitoyable. Fréderic Tcheng a étudié le cinéma en 2002 à Columbia University. En 2009, il se retrouve en lice pur les Oscars avec un fil qu’il a coproduit, Valentino : Le dernier empereur de Matt Tyrnauer. Ensuite, il s’attaque à un autre grand nom de la mode, Diana Vreeland, l’ancienne rédactrice en chef du Vogue Américain en coréalisant, Diana Vreeland : the eye has to travel.
Avec Dior and I, c’est une nouvelle incursion dans l’univers de deux couturiers que propose Tcheng, chez Dior et Simons. C’est un portrait touchant et juste que la camera tire de Simons. Parfois dur et intraitable, « Je n’abandonne jamais une idée jusqu'à la dernière minute, jusqu’aux premiers pas des mannequins sur podium. » s’exclame Raf, quand on lui annonce que son idée de fabriquer un tissu à partir l’œuvre de Sterling Ruby est impossible. Son opiniâtreté payera et le fameux tissu sera utilisé pour sa collection haute couture.
Touchant aussi quand l’austère Raf Simons se met à pleurer en voyant défiler ses robes dans les salons cossus d’un hôtel particulier parisien, devant un parterre de sommités de la mode, d’Anna Wintour, en passant par Bernard Arnaud (PDG de LVMH à qui appartient Dior) ou encore l’actrice Marion Cotillard, ambassadrice de la marque.